les tableaux d'estelle régent sont
sur estelleair.com
« Je
prends une feuille (je pars dans le désert) et un stylo à pointe
très fine
(mon
dromadaire). Je me lance, sans croquis, sans ébauche... Je veux garder
toute
la magie du premier jet, avec ses défauts et la force de l'unique trait
de
pinceau.
Le
dessin est souvent une étape laborieuse : je ne suis pas sûre de
savoir
dessiner
mais ça n'a pas d'importance. J'ai besoin d'être concentrée, d'être
toute
entière à ce que je fais. La couleur intervient comme une récompense,
un
cadeau, un pur plaisir !
J'ai
une pente naturelle à peindre des arbres en fleurs. Dès que j'en
vois un,
en
promenade, en ville, derrière ma fenêtre, j'ai l'appel de la forêt. Je
fais aussi
des
feuilles, beaucoup de feuilles, comme la toile de mon métier à tisser
... un
vrai
travail de moine !
Le
petit personnage omniprésent ? Témoin ou acteur malgré lui ...
Pourquoi
je dessine ? Mystère. Mais nécessité, encore et toujours. Un
dessin
heureux
est le berceau d'une harmonique ...
Parler
de ma peinture, je ne sais pas. Je laisse faire ceux qui la
regardent ... »
Un
trapéziste se met en place
au
dessus de l’aire.
Alors
les figures entrent et
se
succèdent, dans un enchaînement
rythmé.
Ni repentir ni retouche
pour
un trapéziste. Des boucles
libres.
Puis des pleins et des
aplats
de couleurs. Sitôt le spectacle
achevé,
l’oeuvre s'émancipe,
et
le chapiteau entier s’envole.
Comme
pour tous les dons dans
toutes
les sociétés, le bénéficiaire
ne
manque pas de céder en échange
le
contre-don qui lui semble digne.
Le
terrain futur du chapiteau n’est
pas
du tout indifférent. Dans toute
sa
largeur, cet art est inséparable
d’un
art de vivre et d’une sagesse
primordiale.